De toute évidence, l’art est pour Jérôme Fortin une activité qu’il pratique sans modération, avec une habileté qui confine à la prestidigitation.
Dans son jeu sans fin avec les matériaux, l’arrivée des estampes s’avère inattendue; en plus, elles renouvellent le genre. Dès l’abord, elles intriguent : on s’interroge sur la technique utilisée. Ce sont de simples feuilles de papier imprimé, tirées en général d’un seul livre, découpées de bout en bout et collées sur un carton rond.
Tout en affichant une relative uniformité visuelle, elles ont chacune leur personnalité. Il y a là une recherche étonnante dans la déclinaison des motifs, ce que les musiciens appellent des variations sur un thème. Sans jamais se lasser ou être lassant, Jérôme a exploré toute une gamme de textures, d’agencements qui évoquent des dessins aztèques ou incas, des écritures très anciennes, des végétaux ou des tissus; la liste des associations pourrait être longue car les allusions sont fines.
Devant nos yeux, un bouquet de nuances grises, blanches et noires. Estompée ou nette, la bande explore les infinies variétés de ces tons et invites le regard à la suivre dans ses méandres. Et pourtant, les objets qui ont servi de plaques, les matrices, sont aussi fascinantes que les estampes. Leur léger relief, leur couleur les distinguent et en font des oeuvres à part entière. À vrai dire, l’habileté joue un rôle important dans la production díune oeuvre, mais il y a aussi le travail…
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Art, for Jérôme fortin, is quite obviously an activity to wich he devotes unstinting practice ; and he does it with skillfulness that verges on magic. In his endless play with materials, printmaking in Fortin’s work is unexpected ; his prints, moreover, renew the genre. From the outset, they intrigue us : we wonder about the underluing technique. Simple sheets of printed paper, generaly taken from a single book, cut end-to-end and glued onto a round cardboard. While relatively uniform visually, they each have a personality. Here is an astounding investigation into variations of some motifs – variations on a theme, as musicians say. Tirelessly, though never tiring, Jérôme explores a whole range of textures, constructions evocative of Aztec or Inca drawings, of ancient writings, of plant or fabric. One can draw up a long list of associations, for the allusions are intricate. Before our eyes, a bouquet of nuances – greys, whites, blacks. Wheter blurred or sharp, the series explores countless varieties of these hues, inviting our gaze to follow its meandering course. And yet, the objects that served as plates, the moulds, are as fascinating as the prints themselves. Distinguished by their colour and low relief, they are works in their own right. In truth, while dexterity plays an important role in the production of an art work, time and effort are also a factor…
Matrices (Tondo)
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De toute évidence, l’art est pour Jérôme Fortin une activité qu’il pratique sans modération, avec une habileté qui confine à la prestidigitation.
Dans son jeu sans fin avec les matériaux, l’arrivée des estampes s’avère inattendue; en plus, elles renouvellent le genre. Dès l’abord, elles intriguent : on s’interroge sur la technique utilisée. Ce sont de simples feuilles de papier imprimé, tirées en général d’un seul livre, découpées de bout en bout et collées sur un carton rond.
Tout en affichant une relative uniformité visuelle, elles ont chacune leur personnalité. Il y a là une recherche étonnante dans la déclinaison des motifs, ce que les musiciens appellent des variations sur un thème. Sans jamais se lasser ou être lassant, Jérôme a exploré toute une gamme de textures, d’agencements qui évoquent des dessins aztèques ou incas, des écritures très anciennes, des végétaux ou des tissus; la liste des associations pourrait être longue car les allusions sont fines.
Devant nos yeux, un bouquet de nuances grises, blanches et noires. Estompée ou nette, la bande explore les infinies variétés de ces tons et invites le regard à la suivre dans ses méandres. Et pourtant, les objets qui ont servi de plaques, les matrices, sont aussi fascinantes que les estampes. Leur léger relief, leur couleur les distinguent et en font des oeuvres à part entière. À vrai dire, l’habileté joue un rôle important dans la production díune oeuvre, mais il y a aussi le travail…
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Art, for Jérôme fortin, is quite obviously an activity to wich he devotes unstinting practice ; and he does it with skillfulness that verges on magic. In his endless play with materials, printmaking in Fortin’s work is unexpected ; his prints, moreover, renew the genre. From the outset, they intrigue us : we wonder about the underluing technique. Simple sheets of printed paper, generaly taken from a single book, cut end-to-end and glued onto a round cardboard. While relatively uniform visually, they each have a personality. Here is an astounding investigation into variations of some motifs – variations on a theme, as musicians say. Tirelessly, though never tiring, Jérôme explores a whole range of textures, constructions evocative of Aztec or Inca drawings, of ancient writings, of plant or fabric. One can draw up a long list of associations, for the allusions are intricate. Before our eyes, a bouquet of nuances – greys, whites, blacks. Wheter blurred or sharp, the series explores countless varieties of these hues, inviting our gaze to follow its meandering course. And yet, the objects that served as plates, the moulds, are as fascinating as the prints themselves. Distinguished by their colour and low relief, they are works in their own right. In truth, while dexterity plays an important role in the production of an art work, time and effort are also a factor…